Thenia/Lakhdaria, à quelle sauce on va les manger ?

Des retrouvailles qui promettent

Le stade de Lakhdaria sera le théâtre d’une rencontre au sommet entre le club local et le Chabab de Thénia. Des retrouvailles entre deux vieilles connaissances qui ont eu à se mesurer notamment avant que les gars de l’ex-Palestro ne remportent le titre de champion de la Régionale 2 et accèdent, il y a deux saisons. Confortés par le point du match nul arraché à Azeffoun face à l’OC Azazga, les protégés de Youcef Tonkin doivent ne pas s’arrêter en si bon chemin, eux qui comptabilisent déjà une victoire et un nul. «C’est une rencontre comme toutes les autres, elle vaut trois points. Nous savons qu’on doit sortir le grand jeu pour venir à bout de cette équipe de Thénia qui a montré qu’elle s’est bien acclimatée à la Régionale 1. A ce titre, nous devons faire très attention à cette équipe qui veut prouver qu’elle n’a peur de personne même si elle est encore en apprentissage» dira le coach Tonkin. Pour les hommes de Aziz Ferhat en revanche, il s’agira de ne pas perdre au risque de semer le doute dans l’esprit du groupe. Donc, déjà une rencontre à enjeu dans un groupe qui semble bien parti pour être plus ouvert que jamais concernant la course aux honneurs.
Salim Meddah

via le buteur

Il y’a 19 ans, Kateb Yacine nous a quitté

19e anniversaire de la mort de Kateb Yacinea
Le sublime de l’écriture et les ressorts d’un idéal

Le 28 octobre 1989 disparaissait l’un des géants de la littérature algérienne et maghrébine. Celui que Jean Déjeux appellera le ‘’Maghrébin errant’’ aura marqué de son empreinte l’histoire de la culture moderne en Algérie et du combat pour la démocratie et la justice sociale et cela sur un parcours d’une quarantaine d’années. Kateb Yacine, qui fait partie du ‘’quatuor ‘’ (avec Dib, Feraoun et Mammeri) qui allait émerger à partir des années cinquante du siècle dernier, était caractérisé par son style fougueux, son caractère entier et son humanisme débordant.

Ayant abandonné le collège à l’âge de seize ans après son arrestation lors des manifestations du 8 mai 1945 à Sétif, il a pu démontrer que le combat pour les causes justes, la conscience patriotique et la passion de la littérature ne dépendent pas uniquement d’un diplôme universitaire. Hanté depuis son adolescence par l’image de Nedjma et pris dans la tourmente de la violence du Mouvement national, Kateb découvrira en prison la relation ombilicale, l’intimité, qui existe entre l’amour et la révolution, comme il l’avouera un peu plus tard. Cela le conduira à devenir le défenseur de tous les peuples opprimés au cours des années 1970 et 1980 (Vietnam, Afrique du Sud, Palestine,…), le défenseur aussi des franges les plus vulnérables de la société (femmes, paysans, ouvriers) et de la revendication identitaire et culturelle berbère.

C’est pendant l’année 2006 qu’a été célébré le 50e anniversaire de la parution de Nedjma. Certes, l’événement n’a pas emballé les lycéens et l’ensemble des universitaires. L’état de l’enseignement de la littérature dans notre pays et la diffusion de la culture générale étant ce qu’ils sont, c’est-à-dire réduits à la portion congrue, il n’est plus surprenant de rencontrer des étudiants qui ignorent jusqu’au nom de Kateb Yacine. Sur le plan académique et des complicités profondes qui lient un certain nombre d’intellectuels à Kateb, les réflexions et les écrits n’ont pas manqué à cette occasion. Au cours de ces dernières années, nous avons assisté à un regain d’intérêt à ce rebelle des lettres algériennes. On peut se limiter ici à citer Omar Chaâlal qui, dans son Kateb Yacine, L’homme libre, écrit en 2003 (éditions Casbah), déroule pour nous une biographie plutôt thématique, pleine de vie et d’anecdotes et fournie en photos noir et blanc de l’auteur de Nedjma. Omar Chaâlal raconte une scène fort instructive se passant en 1950. Il s’était rendu à un congrès d’intellectuels à Paris avec le poète et militant Bachir Hadj Ali. Ils emportèrent avec eux quelques manuscrits de Yacine qu’ils montrèrent au poète français Aragon. Il furent admirablement surpris d’entendre Aragon donner son avis sur Kateb : « Mes chers camarades, c’est un génie que vous avez-là, un futur grand écrivain dont le monde parlera ». Le poète français ne s’arrêta pas à ce constat. La même année, il consacra un numéro spécial de son magazine Les lettres françaises au jeune Kateb Yacine. Au début de l’année 2007, deux autres livres sur Kateb Yacine ont garni les librairies. Il s’agit de Kateb Yacine, un cœur entre les dents de Benamar Mediene (publié chez Robert Laffont), avec une préface de Gilles Perrault. B.Mediene, un ami inconsolable de Yacine et d’Issiakhem avait déjà publié, il y a quelques années ‘’Les Jumeaux de Nedjma’’ pour parler de ses deux amis. L’autre livre est signé par Ismaïl Abdoun, un poète ami de Yacine et professeur de littérature à Bouzaréah, sous le titre Lecture(s) de Kateb Yacine (Casbah éditions-novembre 2006). Ce dernier ouvrage se veut une tentative de pénétrer le monde littéraire katébien par les voies universitaires. Cependant, cette étude a été ramenée à un niveau de vulgarisation. L’auteur précise :  » j’ai souhaité faire de la vulgarisation des livres de Kateb Yacine sans tomber dans le simplisme. J’ai utilisé un langage moyen sans aplatir l’originel en évitant le langage académique trop technique. » Et d’ajouter : « si les jeunes générations restent attentives à la profondeur de ses œuvres et goûtent à ses textes, elles seraient passionnées de littérature et éprises d’écriture ». Pour faire sortir le corps de Kateb Yacine de l’aéroport d’Alger lors de son rapatriement le 30 octobre 1989, la police a dû user de gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui attendait la dépouille. Il décéda à l’hôpital de Grenoble le 29 octobre suite à une leucémie. La maladie l’avait vraiment malmené au cours des dernières années de sa vie au point de lui faire rater des rendez-vous donnés pour rencontrer son public lors de la production des ses pièces de théâtre. Il en fut ainsi pendant l’été 1987 lorsque le TNA programma Palestine trahie. “Accompagné par mon ami H’mida Laâyachi, directeur actuel du journal ‘’El Djazaïr News’’ avec qui je passais mon service national au siège du MDN, je me rendis au spectacle avec l’espoir et l’insigne honneur de rencontrer l’auteur de la pièce puisque le programme a prévu une conférence-débat avec Kateb à la fin du spectacle. Malheureusement, c’est juste avant la lever de rideau qu’il fut évacué en urgence sur un hôpital parisien”.

A l’origine, il y a la poésie !

La plupart des romanciers et des dramaturges ont d’abord taquiné la muse de la poésie. Même des historiens et sociologues, à l’image de Jacques Berque, ont pour premiers écrits des poèmes. La parole italienne dit :  » Ce que la poésie fait de plus sublime, c’est donner aux choses insensées sens et passion « . Kateb Yacine ne déroge pas à cette enivrante fatalité.  » A la base de tout chez moi, il y a la poésie (…) En général, la poésie est la première source. C’est évident. Notre enfance est là pour témoigner que nous sommes tous avant tout des poètes. Ce que j’appelle poésie, c’est l’acte révélateur, l’acte créateur par lequel on prend conscience de la vie et des choses. Il n’y a qu’à voir les enfants quand ils commencent leur petit délire par des petites phrases et des chansons. Ensuite, cela prend d’autres formes : le théâtre, le roman. Mais, au fond, c’est toujours la même chose « , affirme-t-il dans un entretien avec Hafid Gafaïti (in Voix multiples- Laphomic 1986).

C’est à l’âge de 17 ans, en 1946, qu’il publie à Annaba une plaquette de poésie intitulée “Soliloques’’. C’était juste après sa libération de prison. Arrêté juste après les manifestations de Sétif, Kateb verra sa mère atteinte de démence lorsqu’elle s’imagina que son fils était fusillé comme les milliers d’Algériens qui furent massacrés ce jour-là et les jours suivants.

 » Pour moi, je suis mort

D’une mort terrible :

Mon âme faisait des vers

Quand d’autres vers

Me rongèrent jusqu’aux os.

Mon char était suivi

De tous mes ennemis.

Et le prêtre, pour une fois

Intelligent,

Sifflotait une de mes

Rengaines préférées…

Mon père jouait à la belote

Et cracha son mégot

Quand mon cercueil passa.

Seule, ma mère

Démolissait une poitrine

Qui avait sa fierté.

(…) Le Coran seul M’accompagna jusqu’au cimetière.  »

Kateb Yacine est né le 6 août 1929 à la Casbah de Constantine. Il sera enregistré le 26 août sur l’Etat-civil de la commune de Condé-Smendou (actuelle Zighoud Youcef) où son père maternel exerçait la fonction de bach-adel (auxiliaire de justice). Issu d’une famille de lettrés originaire de Sedrata, son père, Oukil judiciaire (avocat indigène), est homme de double culture. Après un passage à l’école coranique, Kateb entre à l’école française en 1936. Les fréquentes mutations de son père l’obligèrent à effectuer plusieurs déplacements. En 1945, il est en classe de 3e au lycée de Sétif.

L’amour et la révolution découvert dans une cellule de prison

Interne au lycée, Kateb verra son destin se transformer par cette journée du 8 mai 1945. « Ce jour-là, c’était la fête, la victoire contre le nazisme. On a entendu sonner les cloches, et les internes étaient autorisés à sortir. Il était à peu près dix heures du matin. Tout à coup, j’ai vu arriver au centre de la ville un immense cortège. C’était mardi, jour de marché, il y avait beaucoup de monde, et même des paysans qui défilaient avec leurs vaches. A la tête du cortège, il y avait des scouts et des camarades du collège qui m’ont fait signe, et je les ai rejoints, sans savoir ce que je faisais. Immédiatement, ce fut la fusillade, suivie d’une cohue extraordinaire, la foule refluant et cherchant le salut dans la fuite. Une petite fille fut écrasée dans la panique. Ne sachant où aller, je suis entrée chez un libraire. Je l’ai trouvé gisant dans une mare de sang. Un ami de mon père qui passait par là me fit entrer dans un hôtel plein d’officiers qui déversaient des flots de propos racistes. Il y avait là mon professeur de dessin, une vieille demoiselle assez gentille, mais comme je chahutais dans sa classe, ayant parlé une fois de faire la révolution comme les Français en 1789, elle me cria : “Eh bien, Kateb, la voilà votre révolution ; alors, vous êtes content ?’’

Kateb décida alors de quitter le lycée et d’aller rejoindre son père gravement malade à Bougâa. Il sera le 13 mai au matin par des inspecteurs et conduit vers la prison de la gendarmerie. C’est là qu’il fera une intime connaissance, dit-il, avec les gens du peuple. ‘’Devant la mort, on se comprend, on se parle plus et mieux’’, ajoute-t-il.

Transféré à la prison de Sétif, puis dans un camp de concentration entouré de barbelés, il y restera plusieurs mois. Après sa libération, il tombera dans un état d’abattement. Exclu officiellement du lycée, le jeune Kateb aura à faire face à un autre destin : sa mère perd la raison et son père tombe gravement malade. Ce dernier proposera à son fils d’aller ‘’changer d’air’’ à Annaba chez des parents habitant cette ville. C’est là-bas que Kateb fera la connaissance d’une cousine, prénommée Nedjma, dont il tombera follement amoureux. Cependant, elle était plus âgée que lui et était déjà promise. Cet amour impossible marquera à jamais l’auteur de… Nedjma et lui sera une source inépuisable d’inspiration.

 » Loin de Nedjma

Déchus par notre faute

Loin de Nedjma.

Nedjma, si je t’ai bue

Tu fermentais.

C’est une excuse

Maintenant

Je suis esclave

Je ne sais

Que ramper vers ta cuisine

De caserne encerclée.

Qui fausse le rayon ?

Qui nous exile du Centre ?

A la belle étoile

Rapprochons-nous

Même si le vent nous disperse

C’est par nous que communique le feu

Notre chaleur est détournée.  »

Du docker au poète errant

En 1946/47, Kateb Yacine milite au sein du PPA et donne des cours pour illettrés. Il fera son premier voyage en France en 1947 et donnera une conférence sur “Emir Abdelkader et l’indépendance algérienne’’ le 27 mai 1947 à la Salle des Sociétés Savantes. S’étant mis en contact avec les milieux littéraires de gauche, il publie son premier poème Ouverte la voix dans la revue Les Lettres françaises. Il immortalisera son premier voyage en France dans un article publié par le journal Le Monde du 20 octobre 1970. Il y écrit notamment : « Lorsque je vins à Paris pour la première fois, en 1947, jeune poète algérien à la recherche d’un éditeur, j’eu pour mécène inattendu un émigré de Kabylie, homme squelettique de haute taille, à la barbe blanche en broussaille. Il avait épousé, lui, l’exilé analphabète, une noble Française en rupture de ban qu’il appelait ‘’madame Jeanne’’, avec une pointe d’humour affectueux. C’était deux êtres réellement nobles, de la noblesse des pauvres, la plus belle de toutes : non seulement j’avais chez eux le gîte et le couvert, mais le vieux Si Slimane poussait la générosité jusqu’à m’offrir, en plus du paquet de Gauloises, des journaux et des livres…Ils tenaient à eux deux, lui crachant ses poumons, elle à moitié paralysée, un débit de boissons , rue du Château-des-Rentiers. Ironie de ce nom de rue ! Le café était, à vrai dire, une cave humide où ne venaient dans la journée que de rares manœuvres, des chômeurs et des invalides. Il s’animait un peu le soir, mais ne s’emplissait qu’en fin de semaine. Il devenait alors un coin de Kabylie. On parlait du pays et de l’indépendance .Des musiciens errants nous apportaient parfois le cri de la tribu. On buvait du café ou de la limonade. Quand on mangeait, c’était des pommes de terre dans une sauce rouge épicée, sans viande, mais avec du pain à volonté- l’éternel plat de résistance qui permet d’économiser pour le mandat de la famille, car, la plupart des émigrés laissaient en Algérie des femmes et des enfants, faute d autre logis que la cave, le taudis ou la baraque de bidonville.

Ils m’apportaient les lettres reçues dans la semaine. Je lisais pour eux et répondais sous leur dictée. Combien ils me brûlaient les 50 centimes si durement gagnés que ces hommes s’obstinaient à mettre dans ma poche en s’excusant de ne pas pouvoir rétribuer plus largement ma besogne de scribe ! Mais ce travail me passionnait. Je devenais leur confident, leur Cyrano de Bergerac, leur ‘’alter ego’’, leur secrétaire de cellule. »

En 1948, Kateb Yacine publie le poème Nedjma ou le poème ou le couteau dans Le Mercure de France. De retour à Alger, il devient collaborateur à Alger-républicain. Il y publiera un reportage sur le pèlerinage à la Mecque et fera un voyage à Moscou le 14 août 1948. Après la mort de son père en 1950, il s’installe avec sa mère et ses sœurs à Alger. Il retourne en France à la recherche d’un travail. Revient à Alger pour travailler comme docker au port. Sa sœur Ounissa raconte cette période : « C’était une période trop dure pour nous. Yacine rentrait le soir fatigué, les poches pleines de grains de blé. Pour égayer l’atmosphère de notre logis, il nous chantait une chanson qu’il avait apprise auprès des dockers : ‘’Un bateau plein d’oranges attendait le portefaix, des sardines au déjeuner, des sardines au dîner, et Yacine est devenu handicapé.’’ Yacine était le père et la mère. Souvent, il nous laissait sa part de repas, prétextant ne pas avoir faim’’.

En 1952, il repart pour la France. Il exercera plusieurs métiers avant de rencontrer Bertold Brecht (1954). Le Cadavre encerclé est paru dans la revue Esprit fondée par Emmanuel Mounier. Découvert par Jean-Marie Serreau, Kateb apprend auprès de celui-ci le métier de théâtre. Kateb entreprend plusieurs voyages en Italie, Belgique, Suède, Yougoslavie et Tunisie. C’est en 1956 qu’il publie son œuvre maîtresse, Nedjma, aux éditions du Seuil.

« Le succès du roman de ‘’Nedjma’’ s’est ajouté au succès des mitraillettes ; c’est-à-dire s’il n’y avait pas eu la révolution, ‘’Nedjma’’ serait passé inaperçu, ou alors il serait paru chez une petite catégorie de gens ; on lui aurait donné une place chez les gens qui écrivaient le français, mais d’outre-mer. Il ne faut pas oublier qu’avant la révolution, tout ce que nous pouvions écrire était frappé du sceau de l’infériorité à sa naissance ; par exemple, quand on parlait de littérature algérienne, on disait Albert Camus. On n’aurait jamais dit Mohamed Dib ou Mouloud Feraoun. Mon premier roman a été effectivement un succès ; il a été un succès en France. Fort heureusement pour moi, je n’ai pas été grisé par ce succès, parce que le succès dans ces conditions-là aurait pu être très dangereux ; il aurait pu m’enfermer dans la langue française, alors que ce n’est pas ma langue. ‘’Nedjma’’, c’est l’Algérie, voilà ! L’Algérie telle que je la voyais, telle que j’essayais de l’exprimer. Au bout d’un certain temps, je me suis dit : il faut que j’aille à Paris. J’étais encore fragile, je sentais qu’il fallait me renforcer, apprendre ; et puis aller dans la gueule du loup, dans la capitale de l’impérialisme. C’est là où l’épreuve décisive devait se passer. Alors, j’y suis allé, et à ce moment-là, je sentais qu’il était nécessaire de parler le français mieux que les Français; c’est-à-dire qu’il fallait écrire un livre dans une langue telle, que les Français soient réellement ébranlés et se disent : c’est ça l’Algérie. »

Beaucoup d’analyses et de commentaires ont été faits à propos d’un roman qui a véritablement marqué son temps par le souffle, la verve et la complexité qui le caractérisent. L’écriture elliptique, à la Faulkner, ne fait pas des traditions de la littérature francophone si on exclut quelques vagues comparaisons avec le surréalisme. Des universitaires de par le monde ont écrit des mémoires et des thèses pour tenter de pénétrer Nedjma. Benemar Médiène, un ami intime de Yacine et un intellectuel averti écrit à ce propos :  » Quand on dit que la poésie ou la littérature de Kateb est difficile, elle l’est, parce que également difficile pour lui. Elle est le produit d’un long travail de douleur, de souffrance, d’insomnie, de rage, de faim de froid ! Tout son être, tout ce qu’il est, est entièrement mobilisé pour dire : Ce peuple auquel j’appartiens, peuple d’Algérie mais aussi peuple du monde, je lui donne ce qu’il y a de plus douloureux en moi, ce qu’il y a de plus beau en moi, c’est-à-dire, à la fois l’amour, la rage, la passion, la liberté…Je la donne et je la donne à travers la poésie. Kateb était particulier parce qu’il créait quelque chose de volcanique, d’extraordinaire, par la force des mots et par la beauté du rythme. C’était un poète qui saisissait la vie de son peuple et qui la transcrivait dans le plus fabuleux des langages : dans le langage poétique, mais sans faire de concessions au peuple, sans faire de concessions à la littérature, parce que précisément il était proche et du peuple et de la littérature. Il voulait leur donnait non pas ce qu’il y a de plus simple ou ce qu’il y a de plus compréhensible, mais ce qu’il y a de plus beau… « .

La révolte et la poésie sur les tréteaux

Hormis Nedjma et un deuxième roman, Le Polygone étoilé, paru en 1966 au Seuil, Kateb Yacine consacra tous ses efforts au théâtre. Après Le Cadavre encerclé (1955), il écrira Le Cercle des représailles, La Poudre d’intelligence et Les Ancêtres redoublent de férocité (1959), La Femme sauvage (1963). Peu après l’indépendance, Kateb rentre au pays. Il ne cessera de se déplacer entre Alger, Paris et Moscou. En juin 1967, après un voyage à Moscou, il continue sur Pékin et Hanoi. En 1971, il écrit une nouvelle pièce : L’homme aux sandales de caoutchouc, un hommage à la révolution vietnamienne. En 1971, il rentre définitivement en Algérie pour écrire ses pièces en arabe dialectale et les jouer avec sa troupe appelée Théâtre de la mer. Cette troupe prendra par la suite le nom de ‘’L’action culturelle des travailleurs’’ sous l’égide du ministère du Travail dirigé à l’époque par le patriote et homme de lettres, Ali Zamoum.

Dans un entretien avec Abdelkader Djaghloul (1986), Kateb déclare à propos de son choix de faire du théâtre en arabe populaire :  » Le théâtre est pour moi le moyen de toucher le grand public. Lorsque j’écrivais des romans ou de la poésie, je me sentais frustré parce que je ne pouvais toucher que quelques dizaines de milliers de francophones, tandis qu’au théâtre nous avons touché en cinq ans près d’un million d spectateurs. (Même traduit en arabe littéraire cela revient au même) ; avec l’arabe littéraire, je ne touche que des intellectuels. Je suis contre l’idée d’arriver en Algérie par l’arabe classique parce que ce n’est pas la langue du peuple ; je veux pouvoir m’adresser au peuple tout entier même s’il n’est pas lettré, je veux avoir accès au grand public, pas seulement les jeunes, et le grand public comprend les analphabètes. Il faut faire une véritable révolution culturelle. »

En avril 1978, il est nommé directeur du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès, et en avril 1980, il s’installe à Alger. Sa mère meurt en octobre 1980 et lui ne cesse de faire le va-et-vient entre Alger et Belabbès.

En Janvier 1987, il reçoit le Grand Prix des Lettres décerné par le ministère français de la culture. Pour le bicentenaire de la Révolution française de 1789, il montera une pièce à Avignon sur Robespierre sous le titre Le Bourgeois sans-culotte ou Le Spectre du parc.

Kateb Yacine meurt d’une leucémie le 28 octobre 1989.

Achour Cheurfi écrit dans son Dictionnaire biographique des écrivains algériens (Casbah Editions-2002) : « De l’écriture éclatée du “Polygone étoilé’’ (1966) aux déclarations du “Poète comme boxeur’’ (1994), une même fureur passionnelle, une même douleur vécue dans l’errance et soutenue par l’éblouissement de la création. Poète et boxeur, Kateb témoigne, à travers une œuvre peu abondante mais assez dense, de cette absolue volonté de demeurer ce qu’il a toujours voulu être : au sein de la perturbation, un éternel perturbateur. »

Amar Naït Messaoud

Texte de Kateb Yacine Sur IssiakhemL’Oeil de lynx

C’était un narrateur inépuisable. Il me racontait son enfance, sa vie de tous les jours, jusqu’à notre rencontre. Il se livrait entièrement, ce qui ne l’empêchait pas d’affabuler et de brouiller les pistes, lorsqu’il se laissait prendre au charme du récit. Il devenait alors un grand écrivain, sauf qu’il parlait au lieu d’écrire.

La plus vive sensibilité, une intelligence toujours en éveil, le don du verbe et du geste, tout lui appartenait, et il usait de tous ces dons, en tyrannique virtuose, mais aussi en martyr, car il vivait toujours sous le choc de cette maudite grenade américaine, qui lui explosa dans la main, et qui ne finissait pas d’exploser dans sa vie.

Que faisait-elle en Algérie, cette grenade américaine ? Elle aurait dû servir à combattre les nazis. Au contraire, elle mutilait et tuait des enfants… Pour vivre la vie d’Issiakhem, il fallait exploser avec lui, pendant des heures, des nuits, et des semaines…Notre amitié ne fut jamais limitée aux artistes. Nous fréquentions aussi des ouvriers, des étudiants, des gens de tous les milieux. Nos amis étaient innombrables. Parfois, dans Paris ou à Mantes-la-Jolie, nous étions une horde : acteurs, musiciens, manœuvres, chômeurs, etc… D’autres fois, nous nous retrouvions à quatre ou à cinq, comme dans Nedjma. Nous étions alors une étrange famille, qui me faisait penser au roman de Dostoïevski : les frères Karamozov. C’est pourquoi Issiakhem m’appelait « karama ».

Quant à moi, je l’appelais « Oeil de lynx », pour sa clairvoyance. Nous avions ainsi tout un code. Nos délires collectifs, s’ils avaient pu être enregistrés, formeraient aujourd’hui une bibliothèque.Il pouvait être aussi un excellent acteur, et tint le rôle de Mustapha dans une lecture publique du Cadavre encerclé, ma première pièce publiée par la revue Esprit, alors que commençait la lutte armée en Algérie. Cette lecture publique avait été organisée au boulevard Saint-Michel par Ahmed Inal, responsable des étudiants algériens à Paris, avant la création de l’UGCMR.Issiakhem était très lié avec Inal, qui se chargea de recueillir une centaine de souscriptions en vue de publier en tirage à part le cadavre encerclé.Le premier souscripteur était Gérard Philipe… Quant à Inal, il mourut peu après, les armes à la main…… Je l’ai vu, plus d’une fois, finir une toile en quelques heures, pour la détruire tout à coup, et la refaire encore, comme si son oeuvre aussi était une grenade qui n’a jamais fini d’exploser dans ses mains.

On détruisant son oeuvre, dans un suprême effort de tension créatrice, comme pour briser le piège ultime de la beauté, le peintre viole ses propres formes, car le démon de la recherche le pousse toujours plus loin. Mais toute création commence nécessairement par l’autodestruction.

Pour se faire soi-même, il faut toujours trancher les liens, s’opposer à une société qui tue l’homme dans l’artiste et l’artiste dans l’homme. Le peintre qui se veut réellement créateur ne peut pas adorer l’œuvre créée par lui. Il ressent le besoin de l’éprouver sans cesse.

Il court effectivement le risque de la détruire. Et dans cette destruction, il voit en un éclair la gerbe d’œuvres futures qu’il va tirer du feu, de même que le Vietnam s’est construit sous les bombes. On ne connaît encore que quelques-unes de ses œuvres ; c’est qu’Issiakhem est généreux.

Il offre ce qu’il fait, ou s’en sépare pour survivre. Il habite un enfer où il faut faire feu de tout bois, et c’est lui-même qu’on voit brûler, d’un bout à l’autre de son oeuvre. A cette extrême et haute tension, l’art est une catastrophe, un naufrage de l’homme, une vision de l’invisible et un signe arraché à la partie des morts. Mais l’enfer où il vit est la plus belle des fonderies, car c’est là qu’il travaille, avec la rage des Fondateurs. Et ce travail se fait par bonds, ou par sursauts imprévisibles, un travail de volcan à l’intérieur de l’homme, pour qu’il puisse dire : « Je me suis fait moi-même, je reviens du néant, et j’ai lutté contre la mort, grenade contre grenade. »

Kateb Yacine

Extraits des déclarations de Kateb Yacine

l « Je crois que tous les artistes, tous les créateurs doivent être habités par le doute. Ils doivent toujours se demander s’ils ont bien fait, s’ils ont bien fini leur travail ; s’ils ont été jusqu’au bout de ce qu’ils ont écrit. D’où la tentation chez moi, perpétuelle, de toujours refaire ce que j’ai fait. Par exemple, n’importe qu’elle page, même si elle me semble très belle, je l’écris maintenant, puis je la relis six mois plus tard.

Il me vient d’autres idées, j’y reviens, je démarre sur autre chose et puis j’y reviens une troisième fois. Tout s’embrouille, s’emmêle. Si je garde la dernière version, je la publie et je suis délivré pendant un certain temps, mais si elle revient sous ma main, je réécris encore. « 

In entretien avec Hafid

Gafaïti-Laphomic-1986

l Le choix de ne pas utiliser l’arabe classique au théâtre :  » Ce sont des limites volontaires. Je ne veux pas connaître l’arabe classique. Si on prend la langue française par exemple, ce sont des poètes comme François Villon qui l’ont créée en la dégageant du latin. Qu’est-ce qui est resté de tout le fatras des écrivains de la Sorbonne qui écrivaient en latin ? Rien ! Ce sont plutôt des voyous comme Villon et Rabelais qui ont fait la littérature française, la langue française même. Ce n’est pas une question de méconnaissance de la langue.

Aurais-je été Rimbaud, aurais-je fait des vers latins, comme il l’a fait lui, que je n’en aurais pas moins adopté la forme moderne qu’il a adoptée. Parce que ça ne va pas avec notre temps, c’est tout. (…) Je préfère les langues de la vie, parce que la littérature, pour moi, c’est la vie. (…) A l’heure actuelle, la langue que le peuple algérien parle et entend n’est pas l’arabe littéraire. Il a sa langue à lui, celle qu’il a faite. Il s’y reconnaît mieux et son génie y passe. Il est ridicule des fois quand il se met à parler l’arabe littéraire (…) Pour un art vivant, il faut une langue vivante. Ce n’est pas encore le cas de l’arabe littéraire. Il faudra que celui-ci se modernise et fasse la jonction avec la langue du peuple, au lieu d’être celle des perroquets et des pédants « .

Ibidem

l « L’Algérie arabo-islamique, c’est une Algérie contre elle-même, une Algérie étrangère à elle-même. C’est une Algérie imposée par les armes parce que l’Islam ne se fait pas avec des bonbons et des roses. Il s’est fait dans les armes et le sang ; il s’est fait par l’écrasement, par la violence, par le mépris, par la haine, par les pires abjections que puisse supporter un peuple. On voit le résultat (…) C’est Africain qu’il faut se dire. Nous sommes africains ; tamazight, c’est une langue africaine : la cuisine, l’artisanat, la danse, la chanson, le mode de vie, tout nous montre que sommes africains.

Le Maghreb arabe et tout ça, c’est des inventions de l’idéologie, et c’est fait pour nous détourner de l’Afrique. A tel point qu’il y a maintenant une forme de racisme. Un jour, j’ai entendu la musique malienne, j’étais bouleversé d’ignorer ça. C’est honteux. Et pourtant, avec le Mali, nous sommes sur le même palier. Là aussi on voit l’arabo-islamisme sous sa forme maghrébine nous occulter l’Afrique, occulter notre dimension réelle, profonde.”

In entretien avec

Tassadit Yacine-1987

Réalisé à Ben Aknoun

Publié dans ‘’Awal’’- Cahier d’études berbères-1992

DEPECHE DE LA KABYLIE . COM

“Souk-lycée”

Lakhdaria“Souk-lycée” plein à craquer

“Souk-lycée” de Lakhdaria, le seul d’ailleurs dont dispose cette dernière, ne connaît ce genre d’affluence et de volume de transactions, que suite à l’intense énergie dépensée par la jeunesse locale.

L’activité commerciale y est permanente tous les jours de la semaine et va du pont du centre-ville, en longeant tout le mur d’enceinte du lycée, jusqu’à l’entrée de la cité du 5-Juillet. Sur les barreaux de protection du pont, sont installées des marchandises provenant de pays asiatiques, européens, et quelques produits de fabrication nationale sauvant ainsi l’honneur national. Les occupants, pour la plupart des jeunes, disent avoir cherché des “jobs” à leur convenance, mais en vain.

“Je suis éléctromécanicien, j’ai cherché à travailler avec mon diplôme, mais en vain”, explique un jeune revendeur d’habits féminins.

Ces deux derniers mots signifient qu’il a adressé des demandes d’emploi à des entreprises étatiques, et privées, mais sans réponses. Son voisin d’en face, ne s’est pas fait prier pour nous dire ceci : “Lui au moins il sort d’un CFPA, moi je suis universitaire licencié en droit, et voyez où nous ont mené nos études”.

De nombreux autres cas touchés par le fléau du chômage, expliquent-ils, sont présents au “Souk-lycée” de Lakhdaria, et certains d’entre eux détiennent des diplômes en sciences humaines, lettres, et même en agronomie.

Au passage et pour montrer ce dont est capable le “génie algérien”, ils évoquent avec fierté l’exploit réalisé par des bandes de jeunots du pays, qui se déplacent en Turquie, Espagne, et en France, et qui traitent d’égal à égal avec leurs partenaires occidentaux.

Ces “dégourdis” de Lakhdaria, rappellent un sujet traité sur la radio Chaîne III dans une émission présentée par Djamal Benamara, où des auditeurs modernes auraient affirmé que les trabendistes faisaient des chiffres d’affaires supérieurs à ceux de certaines unités d’eaux minérales.

Avant de “camper” sur cet espace, appelé communément Souk-lycée, ces vendeurs venant de tous horizons, ont activé un moment aulieu dit Kedara à proximité de la RN 5. Dans un passé tout récent, sur cette ancienne place de Kedara, on enregistrait autant de vendeurs que d’acheteurs, ce qui a conduit à l’étranglement de la route, puis à l’évacuation des occupants.

“Il ne faut pas chercher d’échapatoire, ou tergiverser, les revenus salariaux ne font plus survivre, d’où cette ruée vers la recherche d’autres ressources”, se désole un concerné. “Souk-lycée”, c’est aussi un moyen de contact avec les jeunes filles étudiant dans les environs, lesquelles chaque jour saluent, et sourient à ces célibataires endurcis dans l’espoir de faire d’eux des prétendants au mariage.

Mais de ce côté-là aussi, confiera un de ceux-là, “les choses n’évoluent pas en s’améliorant, car sans travail, sans emploi stable, et toujours dépendant d’un tuteur, on ne peut envisager de bâtir un foyer”.

L’occupation sans cesse croissante de cet espace expliquent-ils, est due au fait qu’on ne confisque pas leur marchandise, sachant qu’ils s’acquittent de la taxe el Moukess”

A. Cherif

depeche de kabylie

LakhdariaLe marché hebdomadaire en mal d’aménagement

L’actuel marché hebdomadaire de Lakhdaria, l’un des plus importants de la wilaya de Bouira, situé en contre bas de l’entrée droite de la Zhun, à proximité de deux établissements scolaires, moyen et primaire, souffre autant de son aménagement que de son espace vital. En effet, si pendant les journées de beau temps y pénétrer et vaquer à ses achats s’avère à la portée de tout un chacun par contre par journée de mauvais temps et de pluie s’y aventurer n’est pas chose facile. Devenu par la force des choses, marché presque journalier plus particulièrement, sur la deuxième voie d’accès carrossable par l’installation de huttes et de baraques, le marché de la ville et même des communes avoisinantes de la daïra de par son affluence et sa fréquentation mériterait un meilleur sort. Lorsqu’on sait que toute la surface utile n’est nullement recouverte, ni de goudron ni de ciment et que les deux hangars servant d’abris érigés dans la partie basse ont été délestés de leurs toits, il serait urgent, d’inscrire un autre projet, soit pour sa réhabilitation ou son transtert vers un lieu plus approprié et mieux adapté. Contacté, un commerçant en friperie, celui-ci tout en piquant une petite crise de nerfs à l’algérienne, nous fera remarquer que “le marché hebdomadaire est géré par un privé qui tous les jours, vient encaisser ses droits de stationnement. Alors pourquoi ne pas reduire, lors de l’adjudication, le montant fixé et lui imposer, bien sûr, par tranches de rehabilliter l’endroit selon les instructions des services techniques de la commune, alors comme ça tout le monde gagnera, nous les commerçants, les citoyens et même la commune.”

S. Abdelkader

25 DECEMBRE 2008

Béni Amrane encore sous le choc du terrorisme

20 ans de prison pour un émir du Gspc
01 Novembre 2008

Un émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, Hocine Zedek, a été condamné à 20 de réclusion criminelle, mercredi, par le tribunal de Tizi Ouzou. Ce terroriste, originaire du village de Béni Slimane, dans la commune de Béni Amrane, a activé dans les wilayas de Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou depuis 1994.
Selon l’arrêt de renvoi, Hocine Zedek est accusé d’appartenance à groupe terroriste armé oeuvrant à semer la terreur chez la population, création d’un climat d’insécurité et agression physique et morale. Il activait dans un groupe constitué de 16 éléments. Il est l’auteur de pas moins de 17 actions terroristes sur l’axe Ammal-Lakhdaria et Béni Amrane.
Le groupe en question a kidnappé six soldats de l’ANP. II a aussi incendié le centre touristique d’El Kala, le siège de l’APC de Ammal, un lycée et une école primaire dans la même région, deux camions d’une entreprise étatique, un bus, un train de la ligne Alger-Bouira ainsi que la gare ferroviaire de Béni Amrane.
En outre, le même terroriste est impliqué dans d’autres affaires où activait un certain D.Hakim qui s’est rendu aux services de sécurité et a bénéficié des mesures de la loi sur la Concorde civile. Ces deux éléments ont agi dans un groupe terroriste qui dressait des faux barrages à Takhoukht.
Lors de l’un de ces faux barrages, M.A., directeur d’un hôtel privé, connu à Tizi Ouzou, avait été enlevé et tué quelques jours plus tard. Ce groupe a aussi assassiné plusieurs éléments de l’ANP au cours de ces barrages fréquents à Takhoukht durant les années 90. Par ailleurs, ce même groupe terroriste avait délesté des citoyens de leurs armes dans la localité d’Ath Yenni.
Lors du procès de mer-credi, le terroriste Hocine Zedek a nié les faits qui lui sont reprochés.
Auparavant, il a fait l’objet de cinq jugements par contumace auprès de la cour d’Alger, ainsi que celles de Boumerdès et de Tizi Ouzou.
Ce n’est qu’après une longue enquête menée par les services de sécurité qu’il a pu être appréhendé. Son frère était aussi un élément actif au sein du Gspc. Il a été éliminé par les forces de l’ANP, il y a quelques années.

Aomar MOHELLEBI, l’expression dz

Liberté sur les lieux de l’assasinat de l’ingénieur français

Par : Madjid T.

Les autorités locales, les responsables de la Protection civile, mais aussi le consul général de France à Alger se sont également rendus sur place pour s’enquérir de l’état de santé des blessés et s’incliner à la mémoire des deux victimes.

Une atmosphère de colère et d’indignation a régné tout au long de la journée d’hier à Ammal, dans la commune de Béni Amrane (Boumerdès), théâtre d’une attaque terroriste, dimanche soir, qui a visé un véhicule transportant un ingénieur français de la société Razel, chargée des travaux de restauration du tunnel d’Ammal, et son chauffeur, tués sur le coup par la déflagration d’une bombe. Les deux victimes, Pierre Nowacky, 57 ans, et Sid Samir, 39 ans, étaient à bord d’un véhicule de marque Renault Mégane de couleur blanche, lorsqu’une première explosion a eu lieu, avant qu’une seconde ne se produise, cette fois-ci ciblant une ambulance des éléments de la Protection civile faisant des blessés dont un dans un état grave, transféré d’urgence vers l’hôpital de Thénia où il a subi une délicate intervention chirurgicale au niveau de l’abdomen gravement touché. L’opération qui a eu lieu le jour même de son admission aux urgences de l’hôpital de Thénia a duré 5 longue heures, de 17h30 à 22h30, nous ont confirmé hier des sources médicales qui ajoutent que la victime a été amputée de 30 cm de son intestin. Le staff médical qui devait examiner le blessé, Ben Amrouche Djamel âgé d’à peine 30 ans, a assuré en revanche que son état de santé qui ne cessait de s’améliorer ne suscitait pas d’inquiétude, mais a indiqué qu’il devait encore rester sous observation médicale. Ses proches sont venus lui rendre visite et s’enquérir de son état de santé, parmi eux sa future fiancée avec laquelle il devait fêter les fiançailles ce vendredi. Hier, le consul général de France à Alger, M. Francis Heude, s’est déplacé sur les lieux de l’attaque où il a rendu, à cette occasion, un vibrant hommage aux deux victimes décédées. Les autorités locales, les responsables de la Protection civile et une délégation de l’union de wilaya UGTA de Boumerdès se sont également rendus sur place pour s’enquérir de l’état de santé des blessés et s’incliner à la mémoire des deux victimes. Selon des employés de la société française Razel en charge du chantier de réhabilitation du tunnel d’Ammal, théâtre d’une collision entre deux trains il y a un peu plus de quatre mois, le ressortissant français qui exerçait en qualité d’ingénieur chargé de la supervision des travaux les aurait tous salués quelques instants avant son départ, comme s’il savait qu’il allait les quitter à jamais. Nos interlocuteurs n’ont pas tari d’éloges sur les qualités humaines et intellectuelles de l’homme que fut le défunt Pierre Nowacky, dont le visage a été défiguré par le souffle de la déflagration au point de devenir quasiment méconnaissable. Nos interlocuteurs au même titre que les employés de la société, proches et pompiers, se sont dit indignés et choqués par ce qui a été rapporté par certains organes de presse faisant état de plus d’une dizaine de victimes et des blessés à ne plus pouvoir les compter. “Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, sachez que nous avons été beaucoup plus choqués par les comptes rendus de la presse que par l’attentat lui-même”, affirme un agent de la Protection civile. Le même ton d’exaspération a été également partagé par les citoyens riverains du lieu de l’attaque, mais aussi et surtout, et c’est là que se situe le véritable drame, par les familles et proches des employés tant dans les rangs de la Protection civile que dans ceux des employés de la société française. D’aucuns ont cru au pire pour leurs proches. Certains comptes rendus sont d’autant plus en total déphasage avec la réalité du terrain que lors de notre visite, hier, aucun impact qui mérite d’être signalé ne nous est apparu, hormis la voiture des deux personnes décédées endommagée par les éclats de la bombe, notamment côté passagers. En effet, les bombes artisanales étaient de faible intensité, en témoigne l’état de la route et de la bâtisse abritant la gare ferroviaire de Béni Amrane, sauf la première bombe qui a tué les deux employés de Razel. Par ailleurs, nous avons appris hier que les trois autres Français exerçant au niveau du même chantier ont été invités par leur entreprise à regagner la France en attendant de voir plus clair.

M. T.
liberte

Ouled Tchallabi,Réseau AEP non opérationnel

Lakhdaria / Ouled Tchallabi

Réseau AEP non opérationnel

Depuis la crête de Tizi Lvir, en orientant le regard vers le flanc de montagne ayant cédé un peu de passage à l’autoroute Est-Ouest, on voit éparpillées ici et là les maisons d’Ouled Tchallabi.

On y accède en empruntant la route de Bouzegza et en passant par Bouderballa, la commune dont elle relève administrativement.

Ouled Tchallabi, qui regrouperait 350 à 400 foyers pour environ 3 000 à 3 500 habitants, selon une personne du village, est l’exemple type de l’agglomération où l’on ne badine pas avec les principes, car – fierté oblige ! – cette dernière n’a pas osé “exposer son cas” au temps des vaches maigres : une période d’hostilité qui a contraint le pays au réajustement structurel.

Il a fallu attendre que le trésor public épargne l’équivalent de deux années d’importations de nourritures pour que pointent à l’horizon les programmes destinés à l’amélioration des conditions de vies des citoyens, notamment l’auto-construction et les moyens d’accompagnement.

Surtout ces deux derniers points car lors de l’opération de vérification de l’état des bâtisses visitées à Ouled Tchallabi, une étape de la procédure conditionnant l’accès au programme RHP, il a été constaté que mis à part les toits en tuiles les matériaux les plus dominants étaient la pisé et la pierre. En récompense à la très longue attente “supportée” par les mal-logis d’Ouled Tchallabi, 140 d’entre eux ont été retenus dans le programme en LSL et qui sera incessamment distribué. D’ailleurs, ceux disposant des terres ont bénéficié d’une aide financière de 500 000 DA attribuées dans le cadre du projet en RHP.

“J’ai consommé la 1re tranche dégagée pour la réalisation du plancher, j’attends la suite pour surélever les poteaux et couler la dalle, déclare un bénéficiaire. Hélas ! si ce n’était que cela les résident auraient crié de joie dès l’instant où l’on commence à prendre en charge la crise du logement, mais au regret de tout le monde les préoccupations auxquelles on a été attentif précédemment n’ont pas été satisfaites jusqu’à maintenant, telle que celle où l’on a vu défiler au bled les agents de la défunte Sonade, lesquels, dira un résident, “ont mis en place toutes les installations du réseau AEP intérieur, puis ont disparu de la circulation à nos jours”. Un réseau non opérationnel devenu vétuste après dix années d’activités, rongé de part et d’autre des canalisation par la rouille et qui n’est d’aucune utilité maintenant. Alors deux alternatives s’offrent aux villageois : prendre la direction de l’oued Bidhan et puiser de l’eau-pas souvent de bonne facture-des puits réalisés par l’ADE ou louer les services d’un prestataire moyennant un prix de 800 DA la citerne.

Mais le tableau peu reluisant à l’endroit des manques cités, n’influe pas négativement sur “l’image globale” qui se dégage réellement de l’oued Tchallabi car les insuffisances relevées sont parfois carrément “noyées” par l’existence de diverses acquisitions notamment les routes bitumées, les infrastructures scolaires, l’éclairage public et le transport. Personne ne croirait en effet, si on le lui disait, qu’il existe à Ouled Tchallabi un lycée, un CEM et deux écoles primaires.

A. Cherif

Boukram
Mechara et Ferkioua ces villages oubliés

Située à 70 km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya, relevant de la daïra de Lakhdaria, la commune de Boukram n’est pas bien lotie en matière de développement local. Ainsi, les habitants de certains hameaux relevant de la commune, en l’occurrence les deux villages Mechara et Ferkioua, distants de 5 km du chef-lieu communal souffrent de manques chroniques et multiples, notamment en infrastructures publiques.

Les ressources hydriques et le secteur de l’éducation restent de loin les secteurs où la souffrance se fait le plus sentir, c’est du moins ce que nous ont confié les habitants rencontrés sur les lieux. S’agissant du premier problème, la solution palliative consistait en l’achat de 4 citernes d’eau par mois à raison de 600 DA l’unité. Et par les temps qui courent, où le pouvoir d’achat ne cesse de s’éroder, il n’est pas évident que l’ensemble de la population puisse arriver à satisfaire ses besoins en la matière.

Le transport scolaire, quant à lui, n’est pas aussi reluisant puisque le CEM est à 12 km tandis que le lycée sis à Bouderbala est à 20 km des lieux.

Les dépenses financières journalières de ces familles pour le seul transport ne sont pas aussi minimes qu’elles apparaissent. Les infrastructures sanitaires sont elles aussi mises à l’index puisque d’après les témoignages des citoyens de ces deux villages « il n’y aurait pas une seule personne qui aurait bénéficier d’une injection dans le dispensaire depuis 1993″. Pire encore et en particulier pour le village de Mechara qui traverse oued Larbaa. Ici une fois la saison des crues arrivée, pas le moindre moyen de transport du malade vers les structures de santé de Lakhdaria, situées à une trentaine de kilomètres.

Les mêmes difficultés sont à mentionner pour le réseau routier délabré et non goudronné. Le manque des centres de formation professionnelle fait également défaut, et à cela s’ajoute le chômage qui ne cesse de monter crescendo. Le problème du chômage qui touche des pans entiers de la société, particulièrement les jeunes est dû à l’absence d’entreprises et des investissements dans la région. « Seul 5% de la population y travaille, pour les autres, l’attente semble être leur sort », avaient signalé les citoyens. Le recul que connaît ces dernières années l’activité agricole au niveau de la commune qui fut jadis une des principales sources de revenus ne semble plus, par les temps qui courent, être l’attrait de la frange juvénile.

L’habitat rural, clôt partiellement la liste des manques chroniques relevés au niveau de cette localité, puisque selon les dires des citoyens, pas le moindre programme en la matière n’est inscrit, alors que la localité a été même touchée par le tremblement de terre de Boumerdès.

Telle est en somme la situation des deux localités dont une cinquantaine de familles lancent un cri de détresse aux pouvoirs publics afin d’apporter des correctifs en matière de politique de développement local qui par voie de conséquence atténuerait sensiblement les dures conditions de vie actuelle. A souligner que dans ce volet, la commune de Boukram a bénéficié de l’inscription d’un nouveau CEM d’une enveloppe de plus de 5 milliards de centimes et d’une bibliothèque communale d’un montant de 7,5 millions de dinars, en plus pour un projet visant la réalisation de 20 locaux professionnels pour un montant de 18 millions de dinars.

En outre, un projet d’une salle polyvalente à Gadir dont le coût de réalisation est estimé à 8 millions de dinars a été inscrit. L’ensemble de ces opérations sera lancé avant la fin de l’année en cours.

S’agissant de l’aire de jeux, elle verra l’achèvement de ses travaux au courant de la même année. Une enveloppe budgétaire de 3 milliards de centimes a été déjà allouée au projet. Une fois ces projets achevés, la vie reprendra certainement son cours normal au niveau de cette localité qui a énormément souffert pendant la décennie noire et la guerre de Libération. A signaler enfin qu’il sera procédé à l’inauguration d’une stèle avec une liste de 320 chahids.

F. K

depeche de la kabylie

29 OCTOBRE 2008

Lakhdaria, à l’abri des innondations ..

Ghardaia vient de connaitre les pires inondations de son histoire, pourtant, les Algeriens sont largement au courant maintenant qu’on sait ce que « hamlet el widane » peut faire à une ville, rappellons nous Bab el Oued il y’a quelques années, et bien sur dans d’autres cas moins mediatisés,
et nous autres à Lakhdaria, sommes nous à l’abri des innondations ? Oued Bouamoud a fait déjà parler de lui recement, et Oued Yesser sans doute autant dans le passé;
l’adage dit qu’il faut se mefier de l’eau qui dort, ( et des rivieres aussi ) et à part les deux oueds cités, Exterieur à la ville, n’oublions pas ceux à l’interieur meme du centre ville de Lakhdaria, et allez le verifier par vous memes, il y’a des inconscients qui ont carrement habités l’oued, certes asséché, mais un oued quand meme ! ce qui est arrivé à Ghardaia, peut trop facilement nous arriver.
les solutions existent, elles sont meme trés banales parfois, il suffit entre autres de planter des arbres, mais cela, qui va s’en préoccuper ? déjà nous coupons systematiquement

Rattraper le retard du develloppement à Lakhdaria

lakhdaria

lakhdaria

Rattraper le retard…

La daïra de Lakhdaria a bénéficié d’un des plus importants plans de charge pour son développement local, au niveau de la wilaya de Bouira.

Lors de la dernière visite présidentielle à Bouira, un programme complémentaire a été accordé dans lequel était inscrit la priorité du raccordement au gaz de ville au profit des contrées lointaines et zones rurales, à l’image de la commune de Bouderballa relevant de la daïra de Lakhdaria.

Tout est à faire

Sinon la commune de Lakhdaria, elle, bénéficiera également d’une requalification urbaine d’une grande importance. Il y est prévu deux (02) grands boulevards.

Leurs études sont en cours en attendant d’engager les travaux au moment opportun. Il est aberrant qu’une localité aussi importante ne bénéficie pas de prise en charge en matière de population après celle de Bouira-Ville. A ce sujet, le wali a insisté sur “l’exploitation des données du RGPH pour aborder le futur d’une quelconque commune en matière de besoins.”

Faisant état de la situation globale de la commune, il été noté pas mal de points noirs au niveau de cette localité dont l’un inhérent au siège de l’APC.

L’actuel étant trop étroit, il sera procédé à la construction d’un nouveau siège, une AP de trois milliards de centimes sera allouée à cet effet. Les anciens locaux, après aménagement, seront affectés aux services techniques de la commune.

L’autre point, non moins important, est l’actuelle Auberge de jeunes. La décision a été prise de la réquisitionner au profit de la Sûreté de wilaya. Dans le même sillage et pour les mêmes services de sûreté, il a été lancé une demande de recherche d’une assiette pour la construction d’un célibatoruim.

Le second point noir reste lié au secteur de l’Education nationale où il est remarqué un déficit en matière de nouvelles structures d’accueil. Le lycée dont avait bénéficié la commune de Guerrouma n’est pas encore lancé ! De ce fait, les lycéens de cette localité sont réorientés vers la daïra de Kadiria soit à 40… km de leur habitation ! Maintenant que les études sont achevées, le terrain choisi, une autre contrainte fait son apparution, en l’occurrence, l’absence d’entreprises de réalisation.

“Quelles que soient les causes avancées, ce lycée doit être opérationnel en 2009”, avait insisté le wali lors de l’installation du nouveau chef de daïra.

Il en est de même pour le CEM de Boukram, lequel dans l’absence d’entreprises de réalisation reste sans étanchéité depuis une… année. S’agissant de l’habitat rural, la population est tellement pénalisée qu’une révision impérieuse en la matière a été donnée comme instruction aux gestionnaires. Les exemples ne manquent pas au niveau de la daïra de Lakhdaria puisque même les localités touchées par le séisme, qui avait endeuillé Boumerdès, n’ont pas bénéficié de ce mode d’habitat. Un rattrapage est plus qu’une nécessité pour la population. Les jeunes n’ont pas bénéficié non plus de locaux professionnels, en particulier dans les zones enclavées puisque la commune de Boukram n’a pas encore vu venir son quota de locaux.

Enfin, parmi les points noirs notés au niveau de la localité, existe aussi celui de l’extension de la ville où la mauvaise gestion de ce dossier n’est plus un secret pour personne et où les services de la DUC géraient dans un sens et l’Agence foncière en faisait de même, créant une situation abracadabrante, chose qui fait que les responsables actuels sont sommés d’y remédier en urgence, d’autant plus qu’un montant de 17,5 milliards est alloué pour le réseau d’assainissement dont les travaux doivent être lancés avant la fin de cette année. Le problème du glissement du terrain, des réhabilitations des routes et voiries doivent être réglés dans les mêmes circonstances.

Plus d’efforts Sonelgaz !

Les chemins communaux et la décharge publique (en particulier) clôturent ce tableau noir pour lequel le wali de Bouira a insisté pour apporter des solutions aussi rapidement que possible, sans passer outre les difficultés que rencontre la commune avec Sonelgaz qui “n’a pas énormément aidé Lakhdaria, puisque le déficit au niveau de l’autoroute n’est pas encore colmaté, et ce depuis un an ; de nombreux forages ne sont pas encore alimentés comme celui de SEBT T de Guergour, en raison de l’absence d’une force motrice d’où la demande d’une autre approche de cette entreprise pour la région”, avait fait remarquer le premier responsable de la wilaya.

Reste maintenant les projets pour lesquels des efforts énormes sont attendus pour leur concrétisation. Il y a bien évidemment le deuxième tunnel de Ouedrekham de l’autoroute Est-Ouest qui nécessite le suivi rigoureux des responsables locaux.

Il a été inscrit l’extension de l’hôpital pour les dialyses avec un nouveau pavillon d’urgence. Le secteur du transport, quant à lui, aura sa nouvelle gare routière.

Quant à l’investissement, la réflexion porte sur la création d’une nouvelle zone et l’assiette est disponible. Elle sera à Tiliouine sur une surface de 100 ha, tout en pensant à des regroupements régionaux en matière d’investissement et à des structures de formation, d’autant plus que la région de Lakhdaria est toute proche de la capitale où le foncier est de plus en plus rare. Les responsables locaux doivent faire le marketing de leur région auprès des éventuels investisseurs.

Farid Kaci

Commune de Bouira : La ville aux mille et un… gourbis

Bouira, ville coquette de son temps, semble bien garder ses habitudes « bourgeoises » pour ne s’occuper à présent que de l’embellissement. « Le maquillage ! », s’amusent à dire les narquois du vieux Bordj Hamza.

Les autorités locales, affublées de tous les quolibets fantaisistes galvaudés par la vox populi, arrivent, semble-t-il, à peine à redresser la barre et donner par là une image hideuse d’une gestion qui s’attelle à maquiller les cicatrices béantes au lieu de trouver le moyen idoine pour s’en débarrasser. Selon les habitants de la ville, les responsables ne s’occupent, comme par manie de cacher le mal, que de l’embellissement des façades et des grandes artères, oubliant étrangement, qu’à un jet de pierre de l’hôtel de Ville-même, des dizaines de familles vivent dans les conditions les plus déplorables, voire primitives. « Des conditions inhumaines ! », s’exclame un quinquagénaire rencontré au hasard d’une journée pluvieuse, et qui s’inquiète visiblement pour d’éventuels dégâts qui peuvent être engendrés par une pluviométrie annoncée généreuse pour le week-end, via un bulletin de l’ONM (Office national de la météorologie).

C’est la dégradation absolue du vieux bâti ; un mal que vit encore l’ancienne ville de Bouira. Cela dure ainsi depuis plus de 60 ans pour la plupart d’entre les bâtisses qui font le tissu urbain de cette ville. A la cité des 70 Logements, sise en face de la gare ferroviaire, les 7 familles qui avaient construit des gourbis en tôle et autres matériaux hétéroclites pour élire domicile, l’on ne cache pas sa peur bleue à chaque annonce de précipitations de pluie. Les services de l’APC ont procédé à leur recensement à plusieurs reprises, affirme-t-on. Des promesses quant à leur recasement dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire, au même titre que les habitants de la cité Gouizi Saïd (recasés l’été dernier après de longues années d’attente), leur ont été faites par les responsables locaux et notamment les élus, et depuis, aucun n’est revenu.

« On ne se soucie plus de notre calvaire et celui de nos enfants », clament non sans dépit les occupants de ces baraques de fortune. A quelques mètres de la place principale de la ville, les 14 familles vivant à Haouche Meziane Youcef, depuis la guerre de libération, la situation n’est pas tout à fait différente que par ailleurs. Les familles Belkacem, Chergui et Ferrad, entassées à plus de 6 membres par famille dans une pièce-cuisine, sans sanitaires ni eau potable, nous apprennent que depuis plus de 20 ans, tous les responsables qui se sont succédé, que ce soit à la tête de l’APC ou de la wilaya, dont l’ex-wali M. Djillali Arrar en 1997, leur ont promis qu’ils seront recasés dans des logements décents sous quinzaine, et depuis personne ne s’est rappelé de leur existence même.

Les oubliés de l’Algérie

Que du vent ! A quelques pas en aval, un autre lieu où s’entassent 22 familles dans des gourbis, se partagent le Haouche Aziz, sis rue Larbi Ben M’hidi. Une fois arrivés à l’intérieur du bidonville, on découvre, à notre grand étonnement, et ce n’est pas du théâtre à la Fellaguienne, que les occupants se succèdent à tour de rôle sur leurs lits de fortune par manque d’espace. Les familles, Chihati, Khemoud, Benyakoub et leurs colocataires vivent en permanence sous la menace de l’effondrement d’un mur mitoyen qui s’ajoute au risque d’électrocution prévisible à cause des raccordements anarchiques au réseau d’électricité. Par ici, on ne parle pas de maladies à transmission hydrique dès lors que les habitants semblent bien s’accommoder avec les odeurs nauséabondes et les eaux usées coulant à même la chaussée et dues au manque d’assainissement. Là aussi, on apprendra par la voix des habitants, qu’à chaque fois qu’ils tentent de se rapprocher des services de l’APC pour faire valoir leurs revendications, ils se trouvent orientés vers le cabinet du wali.

Un ultime recours dont on use et abuse, à en croire les déclaration des concernés qui affirment que même à ce niveau, les palabres débouchent sur le même résultat, au demeurant, vérifiable sur le terrain. Par un pic de désespoir, les habitants de ces haouches semblent s’entendre à dire que « maintenant nous sommes sûrs que nous ne serons touchés ni par le programme quinquennal ni par aucun autre programme ». « Nous sommes les oubliés de l’Algérie de l’aïzza oua el karama (honneur et dignité) », allusion faite par une mère de famille dont le mari est un malade mental, au fameux programme d’un million de logements de Bouteflika. Au Haouche Chekroun, un autre lieu lugubre qui abrite pas moins de 15 familles, Arezki Zerrouki, l’aîné de 5 frères et fils de chahid, nous apprendra que sa famille habite ce lieu depuis 1956. Un déménagement intervenu après le bombardement de son village natal par l’armée française. Il témoignera : « Nous n’avons reçu aucune indemnité et nous n’avions pas, par ce fait, pu reconstruire notre maison au village. L’Algérie indépendante a ignoré nos souffrances ! Pourtant, nous avons tout donné pour cette nation, mais hélas, personne de ceux qui nous gouvernent n’accède à notre vœu inexaucé de vivre dans la décence ».

A Haouche Abdelaziz, situé en plein cœur de la ville de Bouira, le fils du propriétaire qui habite, lui aussi les lieux avec plus d’une dizaine d’autres familles, s’interposa entre nous et ses locataires. Ce dernier accuse ses hôtes d’avoir déjà bénéficié de logements et qu’ils refusent à présent de quitter les lieux. Il ne s’est pas pour autant abstenu de relater ses déboires avec l’administration qui, selon lui, tente de lui exproprier ses biens. Contacté pour plus d’informations concernant ce problème qui ternit l’image du chef-lieu de la wilaya, le maire de Bouira, Larbi Mohamed, nous dira que pour ne pas tomber dans le même piège que celui qui a coûté à la collectivité 1,5 milliard de centimes, au profit d’un propriétaire d’un Haouche, qui a engagé une procédure judiciaire contre l’APC, après la récupération de son bien, l’assemblée se tient d’appliquer la loi et ne pas céder.

Pour ce qui est du recasement des familles, l’édile municipal nous apprend que leurs dossiers seront étudiés au cas par cas, pour éviter de commettre des injustices, et par là débusquer certaines familles qui avaient déjà bénéficié de logements et/ou de terrains. Sur un autre volet, notre interlocuteur dira : « Nous allons essayer de trouver un compromis avec les propriétaires des haouches afin de régler ce problème de bidonvilles qui nous empoisonne l’existence ; soit par la réhabilitation des cités par ces derniers, soit par une autre formule qui arrangera toutes les parties concernées », et d’ajouter que « pour certains haouches, le problème sera réglé prochainement avec l’aménagement du grand boulevard qui va du carrefour de Haïzer au pont Sayah. Quant au cas des 7 familles habitant les 70 Logements, leur expulsion est imminente et sans condition ». D’autre part, notre interlocuteur nous fera savoir que dans le cadre de la lutte contre les constructions illicites qui se transforment en bidonvilles, 258 constructions illicites ont été démolies. En attendant l’éradication de ces bidonvilles qui sont la plaie béante de cette ville centenaire, les habitants des lieux continuent à se disputer les gîtes avec les rats et autres bestioles qui menacent leur santé.

Par Mourad O.

el watan

Mohamed Bouzid expose à l’unesco

Le peintre Algérien Mohamed bouzid expose à l’unesco

Paris – Le vernissage de l’exposition les regards de la mémoire du peintre algérien Mohamed Bouzid à l’UNESCO a attiré, mardi soir, un public nombreux curieux de découvrir les oeuvres de cet artiste, âgé de plus de 80 ans, considéré comme le doyen de la peinture algérienne.

Le peintre Algérien Mohamed bouzid expose à l’unesco

Parmi l’assistance, on relève la présence de Abdelatif Rahal, conseiller diplomatique du Président Abdelaziz Bouteflika, la sous-directrice chargée de la culture à l’Unesco, de nombreux diplomates, des artistes, des universitaires et des proches et amis de l’artiste. Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, l’ambassadeur d’Algérie en France, Missoum Sbih a souligné le caractère universel de l’£uvre de Mohamed Bouzid dont l’inspiration se nourrit essentiellement de la terre natale et les thèmes puisés de la nature de scènes de vie

L’ambassadeur s’est longuement attardé sur la richesse et la densité du parcours de l’artiste, natif de Lakhdaria et concepteur en 1962 du sceau et des armoiries de la jeune République algérienne. Pour Missoum Sbih, l’£uvre de cet artiste est universel car dépassant les frontières et entretient une fine subtilité avec le regard . Il paraphrasera Paul Claudel en disant que cette £uvre nous parle et l’£il écoute et citera également le grand écrivain algérien Malek Haddad qui disait à propos de Mohamed Bouzid Chroniqueur des couleurs et du mouvement, il donne du génie aux paysages et du talent à nos regardsà.. A l’affût des lumières qui décident du réel et coulent avec la vie dans sa fulgurante possession du monde, la somptueuse simplicité de son écriture, Mohamed Bouzid, magicien de légende et témoin scrupuleux, est maître des crépuscules et des aurores. La Sous-directrice de l’Unesco a salué la grande beauté des £uvres de Bouzid,Une véritable symphonie, des £uvres qui parlent et chantent d’elles-mêmes car, la profusion et l’effusion des couleurs et des formes de chacune d’elles donnent l’impression que nous sommes devant un véritable feu d’artifice éblouissant , a-t-elle indiqué

Pour elle, cette exposition montre toute la puissance communicative de l’Art et les £uvres de Bouzid montrent que les arts visuels ont un rôle à jouer dans le domaine de l’entente et de la communion entre les peuples, du dialogue des cultures et d la compréhension mutuelle . Les £uvres de Bouzid dégagent une fraîcheur, un réalisme, un optimisme et un sentiment de magnificence de la vie
Pour sa part, le Directeur du Centre culturel algérien de Paris, l’écrivain Mohamed Moulessehoul a estimé que l’organisation de cette exposition au siège de l’Unesco, est un devoir car ce haut lieu de la culture est le lieu le plus approprié pour accueillir un génie comme Mohamed Bouzid
<p>Depuis ce prestigieux lieu, nous voulons donner une autre image de l’Algérie et prouver qu’il existe dans notre pays un talent et une générosité d’un homme discret qui a juste besoin d’être vu et découvert , a-t-il précisé.
Les trente six tableaux livrés au regard du public reflètent tout le génie de l’artiste. Le sujet importe peu tout comme les personnes, de furtives silhouettes voire de simples ombres sans visage ni pied mais dégageant une intense luminosité.Le travail de Mohamed Bouzid est surtout concentré sur la lumière
Il joue avec les contrastes pour mieux mettre en exergue un paysage, une scène de la vie quotidienne, une situation que le temps semble avoir figé.;
Mohamed Bouzid est né le 12 décembre 1929 à Lakhdaria. Major de promotion à l’Ecole normale de Bouzaréah à Alger en 1950, il enseigne jusqu’en 1953 pour ensuite se consacrer entièrement à la peinture. Durant la période coloniale, il prend part à plusieurs expositions tant en Algérie qu’à l’étranger, en France, en Belgique et Etats-Unis. ;Après l’indépendance, il poursuit son activité plastique et participe à plusieurs expositions en Algérie et à l’étranger. Il réalise aussi des peintures murales pour de nombreuses institutions.;Actuellement Mohamed Bouzid anime un atelier d’art plastique au Centre culturel algérien de Paris pour transmettre toute son expérience et son savoir-faire à de jeunes talents ;
Cette exposition est organisée par la Délégation algérienne permanente à l’Unesco en collaboration avec le CCA de Paris.

APS
Mercredi 15 Octobre 2008

Importante Circulation en centre ville

Lakhdaria / Désengorgement du réseau routier interne
Elargissement des rues

Des topographes, munis d’appareils nécessaires à l’étude graphique des lieux, et d’autres seulement de calepins servant à la prise de notes, activent d’arrache-pieds ces jours-ci à Krichiche, en vue de tracer le tronçon qui relie cette dernière au centre-ville de Lakhdaria, et à l’embranchement de son entrée Ouest. Pour information, Lakhdaria est l’une des localités de Bouira que l’autoroute Est-Ouest longe sur une grande partie de sa périphérie, mais même ainsi, le réseau routier interne enregistre quotidiennement des encombrements monstres sur les principales rues, créant de ce fait, un engorgement de la circulation, et des désagréments aux usagers. L’équipe activant sur cette opération d’étude du relief au nombre de 8 topographes environ est à l’œuvre à Krichiche, et plus précisément sur la “grouillante” rue Rezkallah, laquelle avec la place de la Mosquée de la rue de Constantine, sont les deux endroits sujets à étranglement, et qui sont en raison du mouvement de véhicules les empruntant, à l’origine des embouteillages dans le chef-lieu de la commune. La tâche à laquelle se livrent ces géomètres, explique l’un deux “consiste à dessiner le tracé que suivra la nouvelle route qui sera aménagée incessamment, tout en l’accompagnant des moindres détails : l’environnement immédiat”, signifiant “que tous les locataires situés à proximité du projet d’utilité publique seront avisés, et informés de l’importance que revêt cet aménagement urbain.” D’un point de vue pratique ; le climat dans lequel opèrent ces techniciens n’est pas de tout repos en raison de la présence sur les lieux de foules nombreuses, venant s’approvisionner en toutes sortes de produits de consommation commercialisés par les magasins domiciliés sur place ; ceci rend, signale le géomètre “notre intervention plus difficile, vu le nombre de déplacements, et d’orientation à donner aux appareils topographiques.” S’agissant du projet, et de l’importance de l’élargissement à apporter à la rue Rezkallah, il est prévu de part et d’autre des deux trottoirs, précise le meneur de la tâche “un écartement de l’alignement initial de 2,5 m des immeubles situés sur les deux bordures de la route, qui deviendra plus large de 5 m qu’avant”. Toujours concernant l’aménagement des routes du réseau urbain, la même source indique “qu’en plus de ce tronçon d’environ 2,3 km, il sera réalisé une autre route de 4,5 km de long qui ira de l’entrée est jusqu’à l’accès ouest de Lakhdaria.”

A. Chérif

DD KABYLIE

Lakhdaria : Carrelage cracheur !

Les trottoirs de Lakhdaria, en plus d’être trop exigus et constamment squattés par des vendeurs à la sauvette, ont ceci de particulier qu’ils sont aussi revêtus d’un carrelage cracheur.

La faute incombe bien sûr aux entrepreneurs qui se sont succédé sur les lieux pour réaliser différents travaux (AEP, gaz de ville…), mais qui n’ont pas jugé utile de remettre convenablement les carreaux à leur place. Du coup, en marchant sur ces trottoirs par temps de pluie, les passants reçoivent des giclées d’eau boueuse sur leurs chaussures et pantalons. Et cela dure depuis des années. Avec le temps, les Lakhdaris sont devenus précautionneux, faisant attention où mettre les pieds, mais les visiteurs de Lakhdaria, eux, repartent presque toujours avec leurs vêtements salis.

Une question se pose alors d’elle-même : qu’attend-on pour refaire ces trottoirs ? Pour celui qui ne le sait pas encore, à Lakhdaria, on a refait récemment un siège de daïra et un jardin public, mais on peine à fixer des carreaux sur des trottoirs. Ainsi, 10 mois après son arrivée aux affaires communales, la nouvelle APC de Lakhdaria semble toujours hésiter à aller au charbon, donnant par la même occasion du grain à moudre à ceux, nombreux, qui estiment que ce n’est pas avec l’actuelle assemblée que Lakhdaria se débarrassera de ses eaux usées, ses décharges sauvages et autres carrelages cracheurs…

Par Ahcène Bettahar

14 OCTOBRE 2008

ELWATAN